Il y a une trentaine d'années, le concept de thérapie génique a été imaginé à des fins médicales de manière à mettre en application les nouvelles connaissances de biologie moléculaire et génétique. Le but de la thérapie génique est de soigner ou prévenir les maladies en se servant du gène comme médicament.  En pratique, cela consiste à introduire du matériel génétique tels que l'ADN ou l'ARN dans les cellules afin de corriger le dysfonctionnement d'un gène altéré ou absent, ou de pallier au manque d'une protéine en ajoutant le gène responsable de sa synthèse.

 

Alors que la thérapie génique constitue un pas en avant prometteur dans la recherche médicale, son mésusage pourrait bientôt fournir aux sportifs les moyens d'améliorer leurs performances sportives.

 

Les progrès de la thérapie génique permettront de fournir aux sportifs les moyens d'améliorer leurs performances par manipulation de l'expression de certains gènes. L'avantage majeur pour les sportifs, par rapport au dopage classique, est que la protéine produite de façon endogène par le gène transféré ou modifié sera beaucoup plus difficile à détecter avec les méthodes actuelles.

 

Le « dopage génétique » a plusieurs objectifs tels que pouvoir augmenter la taille et la puissance du muscle, améliorer l'endurance ou encore favoriser une guérison plus rapide et enfin réduire la douleur associée. Les gènes candidats les plus adaptés au « dopage génétique » sont classés en fonction de leurs effets probables liés à la performance physique ainsi qu'à leur utilisation en thérapie génique. Toutefois, certains de ces gènes peuvent appartenir à plusieurs catégories à la fois.

Le « dopage génétique » peut devenir une stratégie privilégiée pour les sportifs cherchant à contourner les méthodes actuelles de détection de dopage classique. En plus de cet argument illicite, le « dopage génétique » donne aux sportifs l'avantage d'agir sur trois cibles physiologiques qui sont la formation du muscle squelettique, l'alimentation en oxygène et l'offre en énergie.